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Thomas Espinasse

22 décembre 2020 Alumni Entrepreneurs
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Découvrez le parcours d’entrepreneur de :

 

Quelles études avez-vous suivies ?

J’ai fait un DUT de chimie pendant 2 ans à Grenoble, puis je suis entré à ISIPCA, où je suis resté trois ans pour suivre le parcours MSc Manager des process de création et développement des produits parfums. C’était mon rêve depuis mes 14 ans.

 

Quel est votre parcours professionnel suite à votre formation de ISIPCA ?

J’ai directement créé une entreprise avec l’un de mes amis de promotion, appelée ScenTree. C’est une SAS qui avait pour but de développer une classification graphique et informative autour des ingrédients de parfumerie. Ce projet a développé grandement notre réseau professionnel et nous a énormément appris autour des matières premières de parfumerie. Des connaissances qui m’ont beaucoup servi ensuite…

Très peu de temps après avoir quitté ScenTree, j’ai été appelé par une parfumeur indépendante, Stéphanie Bakouche, qui m’a proposé de me prendre comme élève parfumeur durant plusieurs mois. J’ai évidemment accepté et ai appris une méthode précise et rigoureuse de création dans son laboratoire, à ses côtés.

Une fois cet apprentissage terminé, j’ai décidé de m’engager comme parfumeur junior indépendant, en créant un concept de création de parfums sur mesure : Mon Parfum Unique.

Il s’agit de créer des parfums uniques au monde, dédiés aux personnes qui le souhaitent, à leur personnalité, leurs goûts et leur vécu. Je souhaite aussi rendre accessible la parfumerie sur mesure. En s’offrant (ou en l’offrant à un proche) la création d’une formule de parfum dédiée, le client peut ensuite s’offrir ses propres flacons de parfum uniques au monde au prix d’un parfum courant, trouvable chez Séphora par exemple.

C’est mon activité aujourd’hui, avec un leitmotiv en tête : Parlez-moi de vous, je créerai votre parfum.

 

Comment avez-vous eu l’idée de ce projet et comment l’avez-vous monté ? 

J’ai toujours aimé sociabiliser. J’ai conscience que c’est la meilleure manière d’être heureux. Par-dessus tout, j’ai toujours été très observateur des comportements humains, et de l’odeur des Autres. Dans la rue, parfois, je m’amuse à sentir le sillage des personnes que je croise, pour essayer de déchiffrer leur personnalité. Avec Mon Parfum Unique, j’ai eu envie de prendre les choses dans l’autre sens, en créant un parfum à l’image de la personnalité de mes clients. L’idée est de transformer leurs mots en odeur.

J’ai donc décidé de me déclarer auto-entrepreneur et de monter un site internet qui décrit ce que je propose. J’ai profité de ces temps difficiles lors de la pandémie pour monter cette affaire. On a le temps durant ces périodes… Il m’a fallu me procurer des flacons luxueux, des boites au design original et d’autres éléments de base. J’ai pu faire appel à mon réseau aussi : Stéphanie Bakouche m’ouvre la porte de son laboratoire pour mes créations. J’utilise sa palette de matières premières.

 

Quel a été le plus grand défi que vous ayez surmonté dans votre aventure entrepreneuriale ?  Quelles barrières avez-vous rencontrées et comment les avez-vous surmontées ?

Les difficultés concernent plutôt ScenTree. Ça n’est pas évident de s’imposer en B2B lorsque l’on sort d’école avec une jeune entreprise. Beaucoup d’entreprises n’étaient pas intéressées par les contrats de sponsoring que l’on proposait, et encore moins pendant la crise du COVID. Mais il fallait se lancer, car ce projet nous tenait grandement à cœur. Nous avons au moins réussi à nous faire connaitre et à partager notre passion auprès d’une grande communauté.

 

Quels ont été les moments clés qui ont contribué au succès de ce projet ?

Pour Mon Parfum Unique, les différents live et communications faites par instagram grâce à des influenceurs spécialisés dans les parfums m’ont beaucoup aidé à attirer des clients. La communication c’est très important quand on se lance. Les gens connus sont les gens dont on parle. Il faut que des personnes influentes parlent de vous si vous voulez réussir. Sinon, c’est plus difficile.

Pour le B2C, le bouche à oreille est très efficace aussi. Il ne faut pas hésiter à demander à ses amis et sa famille de partager votre projet avec tout le monde pour le faire connaitre. Ces moments-là sont apparus dès le lancement de mon projet. Ça été très agréable de se sentir soutenu.

 

Quel conseil donneriez-vous pour bien gérer avec succès la création d’une entreprise ?

Déjà, il ne faut pas hésiter à se lancer. On a souvent peur d’échouer alors que c’est déjà très respectable de se lancer, même si on n’arrive pas à décoller. Ensuite, si ce projet est un travail d’équipe, il faut être certain de bien s’entendre avec ses collègues et d’avoir la même vision et manière de travailler sur le long terme. Sinon, ce n’est pas la peine de se lancer. Le travail d’équipe demande des compromis et de ne pas penser qu’à ses propres intérêts. Si un collègue est en difficulté, il faut le comprendre et l’aider. C’est pour moi la base du coaching et d’une bonne entente entre collègues.

Il faut aussi bien préparer le terrain. On ne se lance pas en quelques jours. Il faut étudier un minimum le marché sur lequel on va se lancer, définir sa cible et faire un business plan, pour savoir si les affaires seront lucratives.

Une fois lancé, il faut communiquer le plus possible sur son projet, le faire connaitre aussi bien des entreprises que des particuliers. Il faut faire parler de soi. Les réseaux sociaux sont essentiels pour cela aujourd’hui. Faire appel à des journalistes et des personnes influentes de son milieu peut être très intéressant aussi.

Enfin, il ne faut pas s’étonner si les clients posent plein de questions. Il faut les prendre par la main et les aider à comprendre son projet. S’ils posent des questions, c’est que ça les intéresse. Il ne faut donc pas les prendre de haut. Le client est roi.

 

Autre chose à partager ?

La parfumerie est un domaine de passionnés. Si on n'aime pas profondément ce que l’on fait, ça n’est pas la peine de se lancer. On craquera tôt ou tard, car les places sont chères et seuls les plus motivés y arrivent.

C’est particulièrement valable pour la création je crois. Enormément de personnes disent qu’elles veulent créer des parfums. Seul 1% d’entre eux en feront vraiment leur vie. Les autres abandonnent par lassitude ou par peur en voyant l’exigence du chemin à parcourir. Soyez passionnés, c’est la meilleure manière de vous faire bien voir.

 

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